Les renoncements (suite)

8 janvier 2011

Dans la réflexion d'hier nous avons vu ce que voulait dire « mourir à nous-mêmes » sur le plan physique.
Aujourd'hui j'aimerais parler de la mort « intérieure », de nous-mêmes.

« Puis il dit à tous : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. » (Lc. 9:23)

Ne passons donc pas un jour sans mortifier notre volonté pécheresse en quelque chose, et nous ferons de grands progrès dans la sainteté et la ressemblance à Jésus. « Le renoncement est nécessaire à toute beauté et à toute perfection. » (P. Fernand Fortin)

Porter sa croix chaque jour c'est prendre chaque jour les décisions et faire les choix que le Saint Esprit nous demande. C'est décider de choisir la volonté de Dieu et de faire courber la nôtre. Détester ce que Dieu déteste et aimer ce qu'il aime. Par exemple, il dira aux pasteurs autoritaires : « N'ayez point honte de servir les autres et de paraître pauvre en ce monde, pour l'amour de Jésus-Christ. » (v. « Imitation de Jésus-Christ ».)

« Par l'humilité, il se fait serviteur, et il devient alors seigneur. » (Catherine de Sienne)

Dans une apparition, Jésus disait un jour à une âme généreuse : « Celui qui m'aime, aime ma croix, et celui qui aime ma croix, m'aime. Personne ne possédera la vie éternelle sans aimer la croix et sans l'embrasser volontiers pour mon amour. Ma croix est la porte de la véritable vie...
L'âme qui aura su l'accepter et l'aimer telle que je lui ai donnée, entrera par elle dans les splendeurs de la vie éternelle. »

« Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre : l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs... » « Les yeux baissés vers la terre aident à tenir le coeur élevé au ciel. » (S. Bernard)

Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. » (Colossiens 3:5-8)

« Que celui-là renonce à lui-même et porte sa croix, qui était auparavant impudique, et qu'il devienne chaste. Qui était auparavant sans modération; qu'il devienne tempérant. Qui était auparavant faible et timide; qu'il devienne fort et courageux. C'est là renoncer véritablement à soi-même, que de devenir tout autre que l'on était. » (S. Jérôme)

Mourir à soi-même c'est renoncer; abandonner de coeur et choisir volontairement de ne plus obéir à nos passions.
Plus le croyant éprouvera les plaisirs de vivre dans la grâce. En goûtant combien le Seigneur est bon; en goûtant les joies de sainteté, plus il sera facile de nous « attacher aux choses d'en haut et non à celles qui sont sur la terre. » (Col.3:2)

« Les changements durables dépendent des ancrages du coeur. Le facteur principal de la tentation demeure un désir intérieur... On doit demeurer fixé sur cette relation d'intimité avec le Père qui nous empêche de nous arrêter seulement aux réalités présentes. Dans la pratique de Sa présence, le Saint-Esprit éteint le feu de la convoitise qui mène au péché et à la mort. En me régénérant, il brûle les racines de mes comportements compulsifs. C'est dans cette position d'attente et de confiance devant Dieu que la guérison s'installe. Le changement est le résultat de la persévérance et qu'il y a un prix à payer. C'est ici que plusieurs pèsent le pour et le contre et souvent retournent à leurs compensations éphémères. La restauration a un prix, celui de la mort à soi-même... Il ne faut pas se leurrer, le chemin est long et difficile. Néanmoins, grande est la joie de Sa liberté. » (Claude P. )

L'expression « faire mourir » sous-entend un effort patient. La chair ne meurt pas en un instant. Christ n'est pas mort en un instant sur la croix. La chair meurt toujours d'une mort lente, telle la strangulation. Le manque d'air la fera se débattre beaucoup, mais plus elle perdra des forces, moins elle luttera, et au bout d'un certain temps, la mort prendra finalement effet.

« Faire mourir » sous-entend un long processus par lequel nous nous exerçons, par une patience inlassable, à acquérir la vertu contraire à notre péché. L'habitude du péché sera remplacée par une habitude de sainteté prise par une patiente pratique de renoncement.

« Si vous m'aimez, gardez mes commandements. » (Jn.14:15)

« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et 1celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui. Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jn.14:21,23) Amen

1 : « Celui qui n'est pas mort à l'affection du monde n'est mort à rien du tout. » (Watchman Nee)

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